Les banques ayant parié uniquement sur le canal de distribution Internet vont-elles réussir leur pari ?

Il semble qu'aux États-Unis les choses soient loin d'être gagnées, en tout cas si l'on se réfère aux chiffres de fréquentation des sites Web desdites banques.

Selon MMXI, non seulement le trafic Internet des sites des banques traditionnelles ne cesse de progresser (+110,5% en un an) mais dans le même temps celui des banques ayant choisi de ne distribuer leurs produits que sur le Net est resté quasiment le même qu'un an auparavant et s'est même dégradé (moins 8,1%).

Cette médiocre performance en chiffres absolus est de plus à comparer avec le taux d'évolution du secteur bancaire online américain qui a augmenté de 77,6% en un an…

Le graphique ci-dessous montre bien cette chute importante des sites des banques uniquement Internet dont la part de marché (en nombre de visiteurs) est passée de 11,47% à 5,93% en un an :

En France, les banques ayant choisi Internet comme principal, voire unique canal de distribution, ont pour l'instant réussi à s'imposer nettement plus fortement qu'aux États-Unis par rapport aux sites des banques traditionnelles.

Ces nouvelles banques (dont Zebank.com, Banquedirecte.fr…) représentaient ainsi un peu plus de 20% du total du trafic Internet en nombre de visiteurs au cours des mois de mai et juin 2001 (Chiffres BVA TFC Research comportant à la fois le surf au Bureau et à Domicile).

Toutefois, comme le montre ce graphique, leur influence s'est réduite au mois de juillet 2001, mois au cours duquel elles ont perdu près de 7% du trafic total du secteur bancaire Internet.

Pour autant, cette baisse de trafic n'a pas été uniforme au sein des nouvelles banques puisqu'elle a surtout été le fait de deux sites, les autres réussissant à conserver leur niveau antérieur.

Il convient de plus de pondérer ces chiffres en fonction de l'importance des campagnes de communication ayant pu être effectuées par ces mêmes banques Internet au cours des derniers mois.

Il n'empêche que ces chiffres des banques Internet françaises montrent, tout comme ceux des banques Internet américaines, que dès que leurs efforts publicitaires baissent, leur trafic retombe sensiblement, ce qui tendrait à prouver que le taux de fidélité de leurs visiteurs Internet est encore loin d'atteindre le niveau de celui des visiteurs des sites des banques traditionnelles.

L'avenir des banques Internet se joue d'ailleurs ici : réussir à attirer à elles une clientèle déjà "captive" des banques traditionnelles.

eMarques, confiance à créer, handicap du fait de l'absence de réseau offline… autant de challenges à relever face à un adversaire qui n'a pas les mêmes ressources financières que vous et est souvent implanté depuis des décennies…

Sources : CyberAtlas - BVA TFC Research