Comment convaincre votre Business Angel ?

Tout d'abord, n'oubliez jamais les motivations profondes de votre Business Angel. Certaines ne changent jamais... même après les derniers retournements de marché des dotcoms.

Dans tous les cas sa motivation reste... l'avidité!

Dressez-lui donc un scénario méga-riche et observez les yeux de votre Business Angel devenir vitreux à l'évocation de vos projets

(Évitez toutefois toute référence à des sujets susceptibles de le paniquer : Boo.com est par exemple un mot à exclure à tout prix de la conversation).

1. - Le "mauvais" boniment :

Vous : Ok, nous deviendrons l'Amazon.com mondial des plantes vertes et autres végétaux. Nous vendrons des plantes d'intérieur, des arbres... Tout le monde pourra nous demander des eServices on line d'élagage des arbres, de taille des plantes...

Angel : Stop ! Comment allez vous livrer toute cette verdure ? Est-ce que le consommateur ne voudra pas voir les plantes qu'il achète avant de les commander ? Alors, cessez de me vendre vos boniments et faites d'abord ce pour quoi je vous ai financé !

2. - Le "BON" boniment :

Vous : Ok, nous distribuons les plantes, presque gratuitement, on line. Nous ferons de la pub partout. Très rapidement, nos concurrents se retrouveront en faillite. HomeDepot, Kmart... ils seront tous rapidement au bout du rouleau. Car nous, nous allons à la vitesse du Web Time.

Nous allons noyer le marché avec des plantes d'intérieur à des prix inférieurs à leur coût de livraison !!

Angel : Wahouu! Allez-y ! Cassez tout !

Vous : Et après, dès que nous aurons le monopole des plantes vertes sur le marché américain et européen...

Angel : Oui ?

Vous : Nous ré-augmentons tout de suite les tarifs ! Tout le monde a besoin de verdure, d'air pur, non ? Alors nous le leur donnerons, mais cette fois ce sera payant. Si vous ne voulez pas passer le reste de votre vie à respirer le dioxyde de carbone que la photosynthèse ne vous aura pas éliminé, vous saurez ce qui vous reste à faire : Acheter nos plantes vertes !!

Angel : Oui ! Oui ! Ouuuiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!

Bien sûr, après deux ans et... zéro profit, vos investisseurs menaceront peut être de fermer les robinets. Mais ça n'est plus possible. Vous avez maintenant un triplex avenue Hoche, trois Ferrari et une portée de dalmatiens que vous avez habitués à manger du foie gras.

Pas de panique. Il existe de nombreuses solutions pour se retrouver sur la liste des célibataires les plus convoités du tout Paris.

Par exemple, essayez de vous lancer dans les divertissements sur Internet. Dérobez une grande idée télé et appelez votre émission "Silicon Valley Survivor" Toutes les semaines, les spectateurs votent en ligne pour virer un membre de votre équipe.

Les surfers vont adorer les coups de couteau dans le dos et les intrigues. Votre équipe web est de tout premier ordre, ok, mais peuvent-ils se passer de l'inventeur ? Que valent les représentants de commerce en informatique sans support technique ? Gardez en tête que votre équipe représente votre valeur ajoutée principale.

Et même lorsque toute votre équipe vous aura quitté, que vos scores de popularité et vos recettes publicitaires auront plongé, et que vous serez toujours en train de dépenser un million d'euros par semaine, il ne sera pas encore trop tard pour recourir au crime.

Les capitaux risqueurs ne vous donneront plus d'argent maintenant, ok, mais qu'en sera t'il si vous retenez leurs enfants en otage pour en tirer une rançon ?

Autre solution, essayez les agressions. Mais c'est de la folie, direz-vous ? Non, pas si l'on se réfère aux principes économiques d'Adam Smith.

Une fois qu'une Rolex est retirée du poignet d'une riche personne, cette même montre provoque une cascade d'effets enrichissants. L'agresseur se sent en effet mieux et consomme plus. Et ce sans négliger le consommateur satisfait qui a réussi à obtenir une montre presque neuve pour un super prix.

Détendez vous et soyez à l'aise avec vos lunettes de ski et vos chaussettes pleines de pièces de monnaies et n'oubliez pas : Le capital risque est toujours une bonne chose - tant qu'il reste dans les mains des capitaux risqueurs !

Qu'importe la méthode utilisée, cela commence toujours avec de simples et apaisants Mantras : Loft au coeur de Paris : 20 millions. Site Web impossible à naviguer mais avec une super bande son : 50 millions. Campagne de publicité avec un lapin qui parle : 60 millions.

Le simple fait de savoir que ces 130 millions que vous venez de brûler ne vous appartenaient pas : Inestimable.